Depuis quelques temps, La Chaux-de-Fonds change – un peu. On voit des arbres être plantés là où se trouvait du goudron, on voit des trottoirs s’élargir, des parterres floraux remplacer des portions de route, on voit des rues devenir zones piétonnes ou zones de rencontre. Certains aménagements facilitent également la vie de personnes à mobilité réduite.
Même s’il reste beaucoup d’efforts à faire (notamment sur la politique de stationnement), les changements initiés par les autorités de la Métropole horlogère vont dans le bon sens. Les piétons et cyclistes peuvent se réjouir, et toute la population va bénéficier de la plantation d’arbres et de la disparition de zones goudronnées. Ces aménagements sont cruciaux face aux canicules et intempéries qui s’aggravent avec le réchauffement climatique. Ces changements sont en partie liés au PPDM (plan partiel de mobilité) adopté en 2021. Nous saluons sa mise en œuvre de ce PPDM, bien que nous regrettions qu’il ne soit pas plus ambitieux. Mais nous avons beaucoup à redire sur la façon dont il a été adopté.
La Grève du Climat s’est opposée, avec notamment solidaritéS, les Jeunes Vert·es et de nombreux individus, au percement d’un tunnel et à la création d’une route de contournement (qui commencera et finira en ville). Le crédit d’investissement (186 millions) était artificiellement lié au PPDM. La campagne a été rude et nous avons fait face à une mauvaise foi crasse. Mais rétrospectivement, nous avions raison: il n’y a pas besoin d’agrandir la H18, de couler du béton et de sacrifier des zones agricoles pour améliorer les choses en ville.
Les autorités communales et cantonales ainsi que la plupart des partis prétendaient que les aménagements seraient des « compensations » pour la H18 ou que la H18 était nécessaire pour les réaliser. C’est tout simplement faux, de nombreux aménagements sont déjà en place et les travaux pour la H18 n’ont pas commencé.
Lier le PPDM et la H18 n’était pas une contrainte technique, c’était un choix politique réalisé par des formations et des élu·es qui ont refusé d’envisager qu’on puisse améliorer la mobilité à La Chaux-de-Fonds sans construire de nouvelle route. Lier PPDM et H18 était une forme de chantage: refuser la H18 revenait à refuser les aménagements du PPDM. Le PPDM qui est déjà en grande partie appliqué, donc.
Alors que la Confédération veut construire de nouvelles autoroutes, au mépris de l’urgence climatique, de l’urgence écologique, au mépris même de nombreuses autorités locales qui alertent sur l’absurdité et les conséquences négatives de ces méga-autoroutes, il faut garder l’exemple de La Chaux-de-Fonds en tête.
Contrairement à ce qu’on entend souvent, il n’y a pas besoin de nouvelles routes pour améliorer la mobilité et la qualité de vie. Pire, construire ces autoroutes aurait un impact extrêmement négatif sur l’environnement et renforcerait encore le tout-bagnole.
Votons NON aux méga-autoroutes le 24 novembre prochain!
Refusons de bétonner et goudronner, refusons de céder à l’idéologie de la bagnole, à ses émissions de gaz à effet de serre, à ses micro-particules, à ses pneus qui sèment partout du plastique, à son bruit et à son emprise sur nos sols. Mobilisons-nous pour des transports publics accessibles, pour des pistes cyclables, pour des zones piétonnes, pour la végétalisation de nos rues !