Aujourd’hui, c’est à la fois la journée de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, et le Black Friday, autrement dit, le consumérisme à son paroxysme.

Si nous avons décidé, cette année, de faire du 25 novembre une journée sous le signe de l’éco-féminisme, ce n’est pas uniquement par coïncidence des dates, mais aussi et surtout parce que nous combattons largement le même système politique et économique et les mêmes logiques de domination.

Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles, mais aussi le patriarcat de manière générale. C’est bien évidemment pour montrer notre solidarité. Mais c’est aussi pour dénoncer la surproduction et les conditions sociales et environnementales désastreuses qui permettent d’alimenter le consumérisme dont le Black Friday n’est que la manifestation la plus criante.

Nous considérons qu’il est illusoire de penser qu’on peut avoir une croissance infinie dans un monde fini. Et pour stopper cette croissance, il ne suffit pas de dénoncer le consumérisme. Il faut également repenser la question de la production et de notre système économique, basé sur la croissance, la compétition, la quête du profit immédiat. Pour réaliser ces objectifs, les profiteureuses de ce système détruisent notre environnement commun et exploitent des travailleureuses aux quatre coins du monde, notamment des femmes du Sud global qui fabriquent les vêtements de la fast fashion, dans des conditions environnementales, sanitaires et sociales scandaleuses, qui impliquent souvent des violences sexistes et sexuelles. À l’autre bout de la chaîne, des travailleurs mais surtout des travailleuses de la vente font des heures supplémentaires autour du Black Friday pour permettre à des capitalistes de s’enrichir sur des achats superflus. Le Black Friday est alors un désastre écologique, social et d’exploitation des femmes et des minorités de genre.

Comme nous l’avons déjà dit, nos luttes ne se contentent pas de s’additionner, elles se complètent et se renforcent.

Le féminisme est nécessaire dans notre lutte pour la justice climatique, et inversement. Parce que les femmes et les minorités de genre sont généralement en première ligne face aux crises comme la crise climatique, ou face à la précarité, tout comme c’est le cas des personnes racisées et des habitantes et habitants du Sud global. Les personnes qui sont déjà opprimées aujourd’hui le seront de plus en plus si on laisse faire le système actuel. Les pauvres, les personnes précaires, les classes moyennes et les travailleureuses de manière générale sont déjà appelé·es à payer la crise alors que les riches – le plus souvent des hommes d’ailleurs – continuent à s’enrichir. 

C’est notamment pour ces raisons que nous avons lancé le projet de la Grève pour l’Avenir et que nous voulons construire un mouvement de grèves, en 2023 ce sera avec la Grève féministe, et en 2024 avec la Grève pour l’Avenir, pour une justice climatique, féministe et sociale

Aujourd’hui, nous voulons montrer qu’il est possible de faire autrement, d’être plus solidaire, plus juste, plus durable, de sortir des réseaux marchands, capitalistes et patriarcaux, de freiner la surproduction et de renforcer l’entraide. Nous voulons continuer cette convergence des luttes écologistes, syndicalistes et féministes.

Notre marché gratuit permet à tout le monde de mettre à disposition des objets inutilisés et de prendre d’autres objets qui seront utiles, sans considération financière. S’il reste des vêtements, ils seront amenés à L’Amar, qui fait face à une demande énorme notamment de la part de requérantes et requérants d’asile dans le besoin.

La soirée n’est pas terminée. Le marché reste ouvert jusqu’à 20h30, et il reste du thé et du  jus de pomme chaud. Petit rappel en passant : les dons sont toujours les bienvenus et nous aident à organiser ce genre d’événements et à réaliser et  soutenir différents projets à travers nos collectifs 🙂 je vous souhaite une excellente suite de soirée en compagnie de la chorale révolutionnaire de Neuchâtel qui va accompagner votre visite de chants de lutte anticapitaliste et féministe!