Lettre au Conseil fédéral

Le 15 mai 2020, à l’occasion de la mobilisation pour l’environnement et la justice sociale, des militantes de la Grève du Climat ont écrit une lettre au Conseil fédéral, reproduite ci-dessous.

Cher Conseil Fédéral

En cette période difficile et inédite, nous avons tous et toutes réalisé qu’il est important d’écouter la science et d’agir tôt pour lutter contre une crise comme celle-ci. Nous vous demandons de faire de même pour le dérèglement climatique. Cette crise sanitaire n’est rien en comparaison de ce qui suivra si nous ne faisons rien.

Nous sommes des jeunes de Neuchâtel et nous avons peur pour l’avenir de ce monde. Pour notre avenir et pour celui des générations à venir. Un jour, il faudra appliquer les mesures nécessaires pour lutter contre le dérèglement climatique. Un jour, il va falloir le faire. Mais, ce jour, arrivera-t-il trop tard ?

C’est maintenant qu’il faut agir !

C’est maintenant qu’il est encore temps !

Cette situation aujourd’hui nous a prouvé qu’il est possible de suspendre les activités du monde entier pour lutter contre une crise. Nous voulons que vous agissez aussi rapidement et aussi radicalement que vous l’aviez fait pour cette crise sanitaire, pour un monde plus juste, plus écologique, plus féministe et plus décolonial.

Nous ne voulons pas d’un retour à la normal, car normal était justement le problème.

Nous voulons la justice climatique.

« L’être humain a décidé que notre monde devait être divisé en différents pays. Cependant, il faut bien se rappeler que ces frontières sont purement politiques et n’existent donc pas dans la loi de la nature. Tous les êtres vivants partagent la même terre, le même air et la même atmosphère.

Chaque acte d’un État comme par exemple l’émission de CO2, n’entraîne pas seulement l’augmentation de l’effet de serre dans l’atmosphère de ce pays, mais c’est la santé de la planète entière qui est touchée. Certaines zones de la terre sont plus ou moins touchées par le dérèglement climatique. Les régions proches de l’Équateur et des pôles sont particulièrement touchées.

Si un pays n’a aucune conséquence due à l’augmentation de la température causée par ses actions, cela ne veut pas dire qu’il n’y en a pas. Lorsque la Suisse ne ressent que de faibles répercussions dues au dérèglement climatique causé par ses pollutions, cela ne signifie pas qu’elle n’en a pas causées. Non. Elles ont tout simplement eu lieu dans d’autres pays.

Je trouve ça complètement injuste pour ces civilisations, qui ont souvent déjà assez de problèmes économiques et sociaux comme ça, d’assumer des actes qui leur sont étrangers, donc qui ne sont pas les leurs.

Nos actes ne sont pas seulement à l’échelle d’un pays mais c’est à l’échelle de la planète entière qu’il en est question. Ne pensons pas qu’à nous, mais aussi aux autres ! »

Nous faisons partie des populations les plus privilégiées, notre rôle serait de soutenir ces régions-là et pas de les accabler en faisant des choix qui empirent leurs conditions de vie.

N’est-ce pas d’une injustice sans pareil que les plus défavorisé.e.s doivent payer pour les actes des plus riches de la planète alors qu’iels ont rien fait ni demandé ?

N’avez-vous pas une once d’empathie pour les plus pauvres, les plus touchés par la crise climatique ?

C’est pour cela que nous avons besoin de lutter contre le dérèglement climatique. Pour un monde meilleur. Pour la Justice.

Et nous avons besoin que vous prenez des décisions radicales aujourd’hui.

Nous revendiquons une relance verte. C’est-à-dire :

Que vous arrêtez de soutenir les secteurs écocides, comme par exemple les banques qui investissent dans les énergies fossiles.

Que vous investissez dans les énergies vertes et dans les secteurs sociaux écologiques.

Que vous soutenez le circuit économique local et vert.

Nous n’y avons rien à perdre, tout à gagner, tant qu’on agit vite.

En considérons la crise climatique comme une crise et seulement en la considérant ainsi, nous pourrons-la vaincre.

« J’ai foi dans le monde de demain.

Je n’ai pas peur du changement.

Le changement est nécessaire.

Le changement fait avancer.

Et dans la vie, il faut avancer

Si l’on ne veut pas tomber. »

Le climat change… le pouvons-nous aussi ?

Il est midi moins une.

Et il est l’heure d’être responsable.

Maria D,, A. V. Kessel, G.T.G et Laura P.

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