De quel côté est la violence?

Depuis des mois, Daniel Musy nous attaque par articles de blog interposés. Je vais aujourd’hui répondre à un de ses articles, particulièrement violent. Vous pouvez le retrouver ici : https://labeillesauvage.net/2021/09/17/la-violence-des-referendaires-contre-le-contournement-de-la-chaux-de-fonds/.
Je vais répondre point par point, dans l’ordre de son article.


– Nous sommes accusé.e.s de stigmatiser la communauté chaux-de-fonnière.

Les nombreux.ses Chaux-de-fonniers.ères membres du comité référendaires et les 1413 citoyen.ne.s de cette ville dont la signature a été validée apprécieront.

– « Les trotskystes anti-capitalistes de Solidarités et les jeunes Verts radicaux, soutenus en sous-main notamment par des membres de la droite populiste chaux-de-fonnière, diffusent sur Facebook des affiches que nous trouvons déplacées par leur violence »

Premièrement, les membres de solidaritéS sont minoritaires dans le comité référendaire. Ensuite, s’il trouve que les Jeunes Vert.e.s ont des positions trop radicales, peut-être devrait-il s’intéresser aux positions de la jeunesse de son propre parti. Finalement, attaquer solidaritéS sur son anticapitalisme lorsque l’on se prétend socialiste est pour le moins étrange. L’anticapitalisme est la base du socialisme, et les statuts du PS, sur les listes duquel Daniel Musy a été élu, prévoit que le parti vise à dépasser le capitalisme. Si notre comité référendaire est ouvert, aucun.e militant.e de droite ne l’a pour l’instant rejoint.

– Nos visuels seraient violents.

Longtemps enseignant au lycée, Daniel Musy ne semble pourtant pas capable d’interpréter une image simple. Voici de quoi l’aider :

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– « 1. La communauté chaux-de-fonnière est violemment barrée. On tira un trait sur La Chaux-de-Fonds, qui n’existe que par une abeille jaune. Nous avions déjà écrit que Solidarités se désolidarisait de La Chaux-de-Fonds et cette affiche le démontre dans sa brutalité. Nous, abeille sauvage, sommes rayée du monde ! »

Cette interprétation relève soit du mensonge, soit de la sénilité. Le trait tiré sur la ville, c’est cette nouvelle route écocidaire. SolidaritéS, encore une fois, ne contrôle pas le comité référendaire, plusieurs de ses membres habitent La Chaux-de-Fonds, et il conviendrait, lorsque l’on parle d’écologie, de ne pas tout ramener à un conflit Haut-Bas.

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– « 2. La vérité est violentée par un mensonge. Le contournement de la H18 commence à la sortie du tunnel du Mont-Sagne et se termine à l’entrée est la ville, en périphérie donc. Ce contournement « ne commence ni ne finit en ville », ce qui est un mensonge. »

Le contournement commencerait aux Petites-Crosettes, après un nouveau goulet d’étranglement à l’Orée-du-Bois, et finirait en périphérie, mais pas hors de la ville, contrairement au projet initial qui prévoyait un tunnel allant du Bas-du-Reymond au Chemin blanc.

– « 3. La réalité est violemment manipulée, de plusieurs manières :
a. D’abord, le contournement coûte 73 millions au Canton de Neuchâtel, le reste est financé par la Confédération.
b. Ensuite, il va permettre une réduction du trafic au centre-ville, actuellement asphyxié, notamment par le passage de tous les camions en transit est-ouest ou sud-est.
c. Enfin, il doit être mis en lien avec la J20, l’autoroute nationale entièrement financée par la Confédération.» 

a. Oui, et alors ? L’argent de la Confédération est de l’argent public, qui serait bien mieux investi ailleurs. Rappelons aussi que l’on votera bel et bien sur un crédit de 186 millions, pas de 73 millions.
b. Il permettrait une réduction du trafic dans une petite partie de la ville, et le reporterait ailleurs. C’est ce que nous répétons depuis le début. De plus, seuls 6’000 véhicules par jour seraient externalisés par ce tunnel et cette tranchée. Le trafic de transit ne représente qu’une petite part du trafic routier à La chaux-de-Fonds.
c. Je peine à voir le rapport. Nous ne somme spas contre des nouvelles routes parce qu’elles coûtent cher, nous sommes contre de nouvelles routes parce qu’elles encouragent le trafic motorisé individuel et que leur construction est un désastre écologique et climatique.

– « Sur le lien entre le contournement est (H18) et le futur contournement ouest (J20) entièrement financé par la Confédération, les référendaires n’ont jamais dit un mot. Leur silence est la pire des violences. »

Mais pourquoi parlerions-nous de ce lien ? Quel rapport a-t-il avec nos arguments ? Si cette campagne est violente, que dire d’un enième projet presque inutile qui détruit notre environnement commun ? Que dire des velléités des bétonneurs, alors que l’impact écologique et climatique du béton, et encore plus du béton armé, est catastrophique ? Que dire du ballet de camions qui accompagnera la réalisation de cette nouvelle route ? Que dire de nos autorités, qui prévoient 20 millions pour faire face à la plus grave crise que l’humanité ait connue mais 186 millions, dont 73 à la charge du Canton, pour une route ?



Alors que le GIEC nous presse d’agir vite, on ne peut plus se permettre de dépenser notre argent pour déplacer le trafic. Le canton serait prêt à investir 73 millions pour une route, mais à peine 20 millions pour un plan climat. Les priorités semblent-elles bien fixées ?
On ne peut plus se permettre de couler des milliers de mètres cubes de béton armé. On ne peut plus se permettre de détruire des terres agricoles pour ce genre de projet.
Peut-être que la Grève du Climat semble trop radicale pour Daniel Musy. Peut-être que l’anticapitalisme, pourtant revendication centrale de son parti, lui paraît trop à gauche. Mais le capitalisme dépend d’une croissance sans fin. Il n’y a pas besoin d’être un génie pour comprendre que c’est incompatible avec la préservation de notre environnement commun.
D’après le GIEC, si nous ne faisons rien, le réchauffement global atteindra 1,5 oC en 2030, soit dans 9 ans. Le réchauffement global par rapport à l’ère pré-industrielle est déjà d’1,1 oC, et de près de 2 oC en Suisse. Face à cette urgence, il faut réduire le trafic. Pas le réduire au centre-ville. Le réduire. Et ne pas tout ramener à un conflit régionaliste qui n’a aucune pertinence dans ce débat. Nous sommes de nombreux.ses habitant.e.s de La Chaux-de-Fonds à nous investir dans ce référendum, à récolter des signatures, à tenir des stands, à distribuer des tracts, à réaliser des visuels sur les réseaux sociaux.

Au 21e siècle, on ne déplace plus le trafic, on le réduit. Il en va, littéralement, de la survie d’une large part de l’humanité.





Robin Augsburger, Chaux-de-Fonnier et militant de la Grève du Climat

Cet article a 3 commentaires

  1. Daniel Musy

    Cher Robin, ta violence, les attaques contre ma personne te décrédibilisent définitivement. Tu t’enferres dans des positions solitaires en fait bien typique de ton anarchisme, en soi respectable mais sans possibilité de dialogue. Une petite cure de jouvence à Pontevedra te redonnerait de l’énergie car tu parles aussi comme un vieux !

    1. Robin

      Tu m’insultes depuis des mois par articles de blog interposés, et tu t’attends à ce que je réponde gentiment?

  2. José Sanchez

    Daniel Musy est membre d’un parti qui était favorable à la destruction de l’Ancien Manège pour y construire … un parking !! Cela permet d’apprécier la lucidité et les considérations de certains élus, en matière d’aménagement du territoire, de circulation et de préservation du patrimoine de la ville.
    Retrospectivement, les opposants à la destruction de l’Ancien Manège avaient parfaitement raison de se battre, alors qu’à l’époque ils étaient fortement stigmatisés. La difficulté dans cette ville est l’incapacité à avoir des débats contradictoires, l’éxécutif n’envisageant pas le dialogue comme une possibilité. Cette attitude porte un nom.
    Dernier exemple en date, le projet de parking sur le terrain de l’Ancienne, qui a nécessité une mobilisation citoyenne pour modifier le projet initial et contraindre l’exécutif à revoir ses décisions.

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