Action devant la cuisine de Perreux

Communiqué de presse
21 mai 2021 – Grève pour l’Avenir


Ce vendredi 21 mai a lieu une journée de mobilisation nationale de la Grève pour l’Avenir. Notre mouvement lutte pour la justice sociale et climatique. Il regroupe différentes organisations telles que la Grève du Climat, la Grève féministe, des syndicats dont le SSP et Unia, des ONG et des associations.


A cette occasion, les syndicats SSP et Unia, des militant-e-s de la Grève du Climat et des salarié-e-s du Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP) ont organisé une action devant la cuisine de l’ancien hôpital cantonal de Perreux pour dénoncer la privatisation de ce service et le licenciement sans solution de reclassement de plusieurs dizaines d’employé-e-s du CNP. 


Initialement, cette action devait être suivie principalement par les salarié-e-s de la cuisine, qui, finalement n’ont participé qu’à la fenêtre. Leur chef direct s’était permis de dire que les personnes qui y prendraient part risquaient de ne pas toucher leurs indemnités de licenciement. Interpelée, la direction du CNP s’est distancée des propos tenus par ce chef et a rappelé que la liberté syndicale était garantie.

Contexte : Suite à des décisions cantonales touchant la répartition des missions liées à la prise en charge de la santé mentale et psychique, le CNP a dû progressivement déménager ses locaux du site de Perreux, laissant notamment place au Secrétariat d’Etat aux Migrations (SEM). 

Jusqu’à présent, les résident-e-s, les travailleurs-euses, les bénéficiaires de prestations issu-e-s des différentes entités publiques qui cohabitent sur le site de Perreux, profitent des repas cuisinés et servis par le personnel de cuisine, lui-même employé par le CNP.

En raison du déménagement du CNP, en pleine pandémie, plusieurs dizaines de personnes ont été licenciées sans solution de reclassement. Notre mouvement et les salarié-e-s concerné-e-s dénoncent la privatisation du service de cuisine alors qu’il continuera de fournir les repas aux mêmes entités publiques. 

Cela a de nombreuses répercussions, tant sociales, qu’environnementales :

A l’heure où les collectivités publiques devraient se montrer exemplaires en tant qu’employeurs et prendre au sérieux l’urgence climatique, le canton de Neuchâtel laisse sur le carreau des dizaines de salarié-e-s qui travaillaient en son sein depuis de nombreuses années, qui exercent des professions dévalorisées et qui n’ont pas ou peu de formation certifiante leur permettant de regagner un emploi sans difficulté. 

A l’époque, le personnel et les résident-e-s cultivaient le jardin du site et se servaient de leur récolte pour confectionner les repas sur place. Socialement et écologiquement, cela avait du sens. Alors que l’Etat devrait réintroduire ces procédés favorisant les circuits courts de toute urgence – comme il en fait d’ailleurs la promotion dans le cadre de sa campagne « J’agis pour mon canton » – il prend en réalité le chemin inverse.

Nous avons appris que l’entreprise privée qui exploitera désormais la cuisine viendra avec ses propres employé-e-s depuis l’extérieur sans reprendre le personnel qui avait pourtant la maîtrise des locaux et le savoir-faire.

Ce n’est pas la première fois que la Confédération se livre à une externalisation de prestations comprises dans un service public . Le site de Perreux et ses occupant-e-s semblent actuellement être les victimes directes des dérives de ce qui semble être une stratégie de privatisation assumée de l’autorité fédérale mais qui se retrouve également de plus en plus fréquemment dans toutes les collectivités.  Le principe d’exemplarité de l’autorité en prend un sérieux coup à plus d’un titre.

Nous sommes profondément choqué-e-s par ces procédés et exigeons du canton et de la Confédération qu’ils trouvent des solutions pour le personnel concerné et qu’ils communiquent en toute transparence le cahier des charges de ce nouveau mandataire concernant les conditions de travail et de salaire, la provenance des aliments et l’impact écologique.

Nous rappelons que notre mouvement est opposé aux privatisations qui ne servent finalement que les intérêts économiques d’un plus petit nombre au détriment de l’environnement et des conditions de vie et de travail.

Personnes de contact 

Yasmina Produit, Syndicat des Services Publics (SSP)
Silvia Locatelli, Syndicat Unia
Robin Augsburger, Grève du Climat

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