Dépôt des signatures du référendum pour une écologie sociale

Communiqué de presse du 11 janvier 2021 – Dépôt des signatures du référendum pour une écologie sociale

Le 11 janvier 2021, le comité référendaire contre la loi sur le CO2 «pour une écologie sociale» a déposé environ 7000 signatures chez la Chancellerie fédérale. 

Un budget carbone de 420 Gt d’équivalents de CO2, c’est ce qu’il faudrait tenir pour avoir 2 chances sur 3 de limiter le réchauffement climatique à 1.5 °C. Dépasser ce seuil serait catastrophique pour la grande majorité de la société ainsi que les générations futures. Pour respecter ce budget carbone, il faut que la Suisse atteigne la neutralité carbone d’ici 2030. Mais nous tenons à rappeler ce qu’a récemment affirmé Vanessa Nakate, jeune gréviste pour la justice climatique ougandaise: “même une hausse d’1.2 °C est déjà un enfer pour moi et les autres personnes vivant en Ouganda et sur le continent africain”.

Pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2030 tout en garantissant une bonne qualité de vie à tout·e·x·s, nous devons enclencher collectivement une transformation écologique et sociale sans précédent. Surtout, nous devons immédiatement mettre fin à la cupidité de la place financière qui est à l’origine de 22 fois plus d’émissions que la population et l’industrie suisses réunies, par le financement de nouvelles infrastructures fossiles qui nous entraîneront sur des trajectoires climatiques cataclysmiques. Et n’oublions pas l’impact écocidaire des transnationales actives dans les secteurs agro-industriel et minier qui sont non seulement à l’origine d’émissions carbones importantes mais qui détruisent aussi l’environnement et massacrent des êtres sentients. Comme nous le dit Steven Tamburini, de la Grève du Climat Vaud : « Pour sortir de cette crise structurelle du capitalisme, il nous faut immédiatement un plan d’urgence pour le climat, l’égalité, l’emploi et la santé ! » 

À ce titre, le Plan d’Action Climatique présenté par la Grève du Climat Suisse vendredi 8 janvier 2021 montre les premières lignes à suivre pour garantir une bonne qualité de vie à tout·e·x·s tout en respectant les limites planétaires. 

Quelle position adopter face à la Loi sur le CO2 face à ces constats ?

Au lieu de prévoir une transformation structurelle des secteurs à fortes émissions carbone, la loi sur le CO2 renforce les structures existantes climaticides et injustes. Ainsi, elle met hors de portée l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2030, ratant même l’objectif bien plus modeste de l’Accord de Paris de l’atteindre en 2050. 

La loi donne carte blanche aux grands pollueurs. La charge de la réduction des émissions est mise sur la population et les petites entreprises. Les grands pollueurs peuvent faire des investissements de compensation financièrement attractifs et peuvent s’acheter des droits de polluer. Ces fausses mesures sont non seulement injustes, elles sont aussi inefficaces: compenser n’est pas réduire. Nous dénonçons cette fausse politique écologiste qui est en réalité une politique économique néolibérale. Aurélie Rosset, de la Grève du Climat Neuchâtel, affirme que « nous n’avons pas l’espoir que le parlement suisse puisse produire une meilleure révision de la loi au vu des forces en présence et de la structure des institutions. » 

Pour éviter le dérèglement climatique et les inondations, sécheresses et incendies qui en découleront, nous n’avons qu’une seule solution : créer le rapport de force nécessaire pour bâtir une société écologiste et solidaire, dans laquelle notre santé et l’équilibre planétaire seront prioritaires, plutôt que les intérêts des grandes fortunes et entreprises. Pour y arriver, nous devons bloquer l’ensemble du système par une grève générale. C’est dans cette perspective que la Grève du Climat appelle à une première grande journée d’actions et de grèves le 21 mai 2021 dans le cadre de la Grève pour l’Avenir. « L’ensemble des forces politiques de notre comité référendaire soutient activement la Grève pour l’Avenir, et c’est aussi dans la perspective de cette échéance que nous avons lancé ce référendum », rappelle Sophie Mascher, de la Grève du Climat Neuchâtel.

Avec environ 7000 signatures déposées, nous n’avons pas réussi à récolter le nombre nécessaire pour faire aboutir le référendum seul·e·x·s. La cause principale : un système qui se dit “démocratique” mais dans lequel c’est l’argent qui décide de qui peut faire valoir ses intérêts. Si les lobbies pétrolier et automobile et l’UDC ont les moyens d’envoyer des tous-ménages ou de rémunérer des récoltes de signatures, nous avons dû nous contenter de notre engagement bénévole. Nous, qui sommes un comité référendaire constitué de mouvements sociaux et d’organisations politiques qui militent pour les intérêts du plus grand nombre, n’avons pas les moyens des milieux climatosceptiques et bourgeois. La crise covid, et la mauvaise gestion de cette dernière par les autorités, a aggravé ces inégalités dans la récolte des signatures. Alors que le nombre d’infections journalières dépassait de loin les chiffres de la première vague et alors que les délais de récolte ont été suspendus dans certains cantons, le Conseil fédéral a refusé de suspendre les délais référendaires au niveau national. 

Nous devons combattre cette politique qui met les intérêts des grandes fortunes et entreprises devant la santé de la population, devant la lutte contre le dérèglement climatique, devant notre bien-être. Notre référendum contre la loi sur le CO2 et pour une écologie sociale fait partie de cette lutte, que nous continuerons avec le Plan d’Action Climatique et la Grève pour l’Avenir du 21 mai. « Si nous déposons tout de même nos signatures, c’est pour dénoncer la politique climaticide défendue par les lobbies pétrolier et automobile ainsi que l’UDC, et surtout pour montrer qu’une transformation écologique et sociale sans précédent est possible ! », affirme Mattia De Lucia, de la Grève du Climat Zurich.

Contacts presse:

[email protected]

www.ecologie-sociale.ch 

En route vers la grève générale!

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